Le casse des bijoux royaux du Louvre est digne de Spaggiari et du Cercle rouge de Jean-Pierre Melville
- bernardmorlino
- 20 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct.
Vous prenez la liste des ministres de la culture depuis Jack Lang et vous êtes consternés. En gros on est passé de Malraux à Pif Gadget, le journal qui a eu les faveurs de l'actuel locataire qui aime dit-on aime le théâtre. Son règne incarne le degré zéro de la culture, capable de s'afficher avec des chanteurs qui sont à Jacques Brel ce que l'écrivaine qui travaille du chapeau est à Montaigne.
Quand on voit un film, le public à 99 % est du côté des voleurs, pour l'adrénaline.
Dans la vie, aussi, s'il n'y a pas de coup de feu et si ce n'est pas dans votre domicile !
Le casse du Louvre, le 19 octobre 2025 est sidérant.
Bien pensé. Agir en plein jour, le dimanche.
Les voitures passent et voient une voiture grue: ils croient voir des travaux.
Avec la disqueuse, ils ouvrent la fenêtre et les vitrines pour voler des bijoux royaux séculaires.
D'évidence, le vol est ciblé.
Ils savaient où ils voulaient aller pour y prendre exactement les bijoux choisis.
Pas de coup de feu, rien. Comme la casse de Nice fait par Albert Spaggiari.
Tout ça fait aussi penser au Cercle rouge de Melville.
Le Louvre, je n'y vais plus. Trop d'attente, trop de monde.
Dans les années 1970, j'y allais souvent le dimanche.
Il y avait beaucoup de pénombre, une atmosphère à la Belphégor.
Il m'arrivait d'y aller pour ne voir que le Boeuf échorché de Rembrandt. Je n'ai jamais vu personne devant ce "petit tableau" par la taille. Epoustouflant tableau qui est passé sous silence.
On ne peut pas voir 150 chefs d'oeuvre à la suite. Ils s'effacent l'un après l'autre.
Tous ces touristes qui défilent au Louvre sont des voyants aveugles.
Pour voir un tableau, il faut du recueillement. Du silence. Ils s'agglutinent devant la Joconde que personne ne regardait avant le vol du tableau.
Le casse de la "quincaillerie royal" comme dirait mon ami Alphonse Boudard signifie que la France est une auberge ouverte à tous les vents.
D'un côté, on aligne le bon citoyen qui roule à 40 km/h sur les quais de la Seine; de l'autre, on laisse se réaliser un casse qui coûte bonbon.
Bien sûr, il n'y aura aucun responsable, aucune sanction.
Dans l'administration il n'y a jamais de sanction.
Du locataire de l'Elysée, lui bien surveillé, bien protégé, au chef ou "cheffe" de la sécurité du Louvre. Tout continue comme si de rien n'était.
Les gardiens sont là pour dire: n'approchez pas des tableaux, rester loin.
Ils ne sont pas là pour risquer leur vie devant des voleurs.
Leur sécurité avant la sécurité.
Que de l'esbrouffe.
Pauvre France ! comme dirait Jean Cau.
D'un côté on coffre un ex président de la République; de l'autre, on casse le temple de la culture française.
Quand j'étais enfant, je voyais à la télévision Malraux et Mauriac.
Aujourd'hui, on voit des "influenceurs".
On a la culture que l'on mérite.
La culture, elle vous tend les bras.
Il faut aller vers elle, et non pas attendre qu'elle vienne à nous.
L'art c'est mieux que la culture.
L'art c'est écrire le présent. La culture c'est le respect du passé.
Il faut la connexion entre les deux.



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