Alain Delon, sur C+ dans "Un certain regard". Le Hussard du cinéma vous salue bien !
- bernardmorlino
- 29 avr.
- 3 min de lecture
Pascal Jardin disait qu'il avait "les larmes de la petite enfance". Rien ne fut facile pour Delon. Parti de rien, il a fini producteur de ses films. Une liberté qu'on lui a fait payer!
Il a fallu qu'il soit au bord de la tombe pour avoir un prix à Cannes. Il a dit lui même "un hommage posthume de mon vivant". Delon est le seul acteur français comparable aux icônes américaines: talent, présence, gros caractère, cinégénique, sachant choisir ses films, rencontre avec des cinéastes majeurs. Ainsi, il est de la trempe de De Niro, Brando, McQueen, Eastwood... Evidemment dans sa galaxie, il y a Gabin, Ventura et Belmondo.
Delon, un certain regard. Documentaire de Vincent Martin
Vous avez-vu la cérémonie des Molières 2025. Affligeant, du wokisme à tour de bras.
Une caste veut dicter sa loi, celui d'ostraciser tout ce qui ne lui ressemble pas. Des coupeurs de têtes.
Ils veulent même retirer le mot fraternité dans notre devise nationale !
Pour voir de près le parcours d'un véritable artiste, il suffit de regarder le documentaire.
Il a fallu que le Hussard meurt pour que la branchitude se mette à l'encenser.
L'inoubliable acteur de Monsieur Klein n'a jamais eu la carte dont parlait Noiret qui ne l'avait pas non plus.
Dans un nouveau documentaire, la voix off est celle de Jacques Weber qui a non seulement la carte mais plusieurs cartes. Il peut se permettre de préférer des énormités sur Trump sans que l'Arcom ne bouge un petit doigt.
La voix de Nicole Calfan s'imposait davantage. Elle était la femme de la vie platonique de Delon, disait-il.
Dans ce document, il y a une volonté de ne pas faire parler des proches pour donner plus de force. C 'est le point positif.
Jean-Marc Parisis est passé entre les mailles. Lui il aimait Delon de son vivant.
Dans ce documentaire, Delon est présenté comme le meilleur acteur français de l'après-guerre. Il est temps de le dire !
Dommage qu'il n'ait pas entendu ça quand les Césars ont récompensé Michel Galabru et non pas Delon. Il est vrai que le respectable Galabru était dans un film de Tavernier, détenteur de la carte. Delon ce n'était qu'avec Losey... un géant du cinéma !
Le parcours de Delon est constellé de chefs-d'œuvre : Plein Soleil, Rocco et ses frères, Le Guépard, Mélodie en sous-sol, L'insoumis, Le Professeur, Le Samouraï, Le cercle rouge, Monsieur Klein...
Delon n'est pas un enfant de la balle, c'est un charcutier.
Et ce charcutier a été rejeté par toute la gauche parce qu'il était gaulliste.
Un saltimbanque de droite c'est inadmissible pour les bien-pensants. Eastwood est aussi un homme libre, comme lui, d'où certaines critiques.
En plus, il était ami avec Le Pen. Cela en faisait le diable à combattre.
Cependant Mitterrand l'a décoré, une exception car on sait que l'ex président socialiste était de gauche comme je suis évêque.
Personne ne rappelait que Belmondo était le fils d'un pétainiste notoire, collaborateur sans aucune ambiguïté.
Jusqu'à sa mort, Delon a vécu en Samouraï.
Son ultime coup opposition aux imposteurs fut le bras d'honneur qu'il adressa à l'Elysée, en interdisant la récupération politique de son cadavre.
Le locataire de l'Elysée n'a pas pu bavasser un discours emphatique devant son cercueil, comme ce fut le cas lors des obsèques de Jean d'Ormesson et de Jean-Paul Belmondo.
Delon reste pour toujours le Samouraï et Monsieur Klein.
Je plains les gamins du XXIe siècle qui n'ont plus que des histrions pour modèles.
Comment peut-on rêver avec des médiocres ?
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