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Christian Bobin. Les adieux du rêveur solidaire

J'ai toujours eu le plus grand respect pour Christian Bobin. Un véritable écrivain. Anti-esbrouffe. Tout ce que j'aime. Je l'ai lu dès 1986. Je l'ai rencontré en 1993. Il ressemblait 100 % à ses écrits. La presse parlée et celle de l'idiot-visuel parle plus du transfert de Mbappé que de la disparition du poète. C 'est vous dire le niveau culturel de la France. On sait pourquoi: niveau économique vaut mieux un peuple de fans manipulés qu'un pays de poètes indomptables.



"Face à la mort qui fonçait sur lui comme un TGV inarrêtable, Christian Bobin n’a pas renoncé à l’accomplissement de son destin parce qu’il naquit poète comme d’autres naissent brun ou blond. Au cours de l’été 2022, il a écrit des fragments remplis de fulgurances que son authenticité lui permettait d’atteindre : «Rien est le tout de ce je sais ». Il s’agit d’une suite de pensées dignes de l’élégance ancestrale des haïkus japonais. Son ultime chant du signe ! Ce texte, dédié à son double féminin Lydie Dattas, ne contient pas le calvaire d’un mourant. Au contraire, la situation irrémédiable de Bobin m’empêcha pas sa main «de danser» sur la page blanche, d’une écriture d’écolier, aussi belle que celles de Pagnol et de Blondin."

(La suite dans Le Journal du Dimanche, 18 janvier 2024)


-Le Murmure, Christian Bobin. Gallimard, 132 p., 17 €

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