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De Guy Debord à Cyril Hanouna

Observateur aiguisé de son temps, Guy Debord (1931-1994) a fini par se suicider, gravement malade, à force d'avoir trop bu. Adolescent, il a connu la guerre. On peut imaginer le dégoût qu'il éprouvait pour tous les pantins qui s'agitent.

De Guy Debord à Cyril Hanouna, le raccourci est saisissant.

Guy Debord a tout dit sur la politique spectacle.

On sait que Lincoln avec sa tête lugubre serait aujourd'hui laminé dans les sondages.

Mitterrand - François- s'est fait refaire les dents pour être élu. Il y en a d'autres, mais je reste galant alors que cela se voit comme le nez au milieu de la figure ! Des anciens "Picasso" deviennent des Botticelli sous l'effet de la baguette magique. D'autres assument leurs rides. A ce propos, Montaigne a dit que l'âme prenait aussi des rides, et c'est plus grave.

Reagan a joué au cow-boy avant d'être élu.

Trump a fait du reality show.

En Italie, des rigolos sont populaires. Rigolos a tous les sens du terme.

Rien de nouveau: Voltaire a écrit qu'un écrivain doit faire le gugusse pour être lu.

A la télévision, il suffit d'une phrase pour se retrouver leader dans les urnes. Une phrase dans le fameux débat entre les deux tours. Deux tours, comme celles détruites par les avions terroristes.

Chirac lui a refusé d'affronter Le Pen. Il a escamoté le débat. Bien joué, il avait plus à y perdre qu'à y gagner.

Politiquement, ce fut une grande décision: pas de discussion possible. Hélas! c'est plus compliqué que cela. Cela reste de la stratégie politique.

Macron, ayant déjà affronté la fille Le Pen, pourrait agir comme Chirac, cela aurait de la classe, et surtout ferait tourner le débat sur: Macron méprise une partie de l'électorat. Pourtant c'est déjà fait avec "les gens qui ne sont rien", qui équivaut à "casse toi pauv' con!" de l'habitué du palais de Justice.

A présent, un membre du gouvernement pense que Cyril Hanouna pourrait présenter le débat pour attirer les jeunes.

Etre ministre ce n'est qu'un changement de personnel. Ils montent en notoriété rien de plus. Un coup c'est lui, un coup c'est elle. Ils sont contents, boivent du champage en famille, et puis rien. Les politiques agissent sur les hommes, pas sur les faits. Sur les faits, ils font du suivisme.

Cyril Hanouna c'est la télé qui parle de la télé. Et puis, rien de plus.

La télé s'est suicidée avec : "Sucer c'est tromper ?" d'un autre "animateur vedette" face à Michel Rocard, tombé tout à coup dans la poubelle du faux modernisme. La télévision n'a jamais donné un seul Orson Welles.

Personne n'a jamais pensé à solliciter Jacques Chancel pour interroger Pompidou ou VGE.

Les émissions d'Hanouna n'ont pas de force politique, à part d'abrutir encore plus, très loin du Petit Rapporteur et de La Lorgnette de Jacques Martin. Se moquer du pouvoir en place comme le faisait la bande à Martin, c'était d'un autre niveau. Et les collaborateurs de Jacques Martin avaient un sacré talent: Bonte, Desproges, Prévost, Piem... Pas des rebelles institutionnels.

On pourrait aussi organiser Macron-Le Pen interrogés par Bernard Mabille. Quitte à rire, autant rire intelligent et méchant. (Les chansonniers ont la dent bien plus dure que les comiques dans le vent.)The show must go one !

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