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Dina Scherrer, l'oeil Pygmalion,

Un livre pour savoir si l'on sait regarder l'autre ou si l'on vit enfermé dans sa tour d'ivoire


Il y a en a qui font le bien, et d’autres le mal. Il y en a aussi qui font du bien. C’est le cas des livres de Dina Scherrer. Son nouveau, sous-titré « Développez votre regard pygmalion et améliorez vos relations » devrait être lu par tous ceux qui travaillent dans l’accompagnement, et particulièrement auprès des jeunes. Paul Nizan a dit : «Je ne permettrai à personne de dire que 20 ans est le plus bel âge». Un constat prononcé au début du XXe siècle. Nous sommes au début du XXIe siècle est la sentence est toujours d’actualité. L’âge a même baissé si l’on se réfère aux récents assassinats, en France, commis délibérément pas des très jeunes sur des très jeunes. Il n’y a pas que la pandémie qui fait des ravages. Il y aussi le virus de la haine de l’autre engendré par notre société qui ne fait plus qu’opposer des gens entre eux, que l’on soit noir, arabe, socialiste, écolo, gay, ministre, ouvrier, ainsi de suite. La démocratie du chacun pour sa chapelle. Dig, ding, dong. Une France morcelée. Un drapeau mité par les égoïstes. Et entretenu par les imposteurs, comme nos compatriotes issues de l’immigration, devenus iconiques dans leur secteur respectif, qui accusent la France de 2021 d’être raciste. Il y a des racistes, et il y en aura toujours, mais le pays n’est pas sous apartheid, bien au contraire. Ils devraient plutôt louer la France au lieu de la mettre plus bas que terre. Cela conduit à ce que l’on tue un professeur, parmi d’autres horreurs, la tête tranchée comme aux anciens abattoirs de la Villette.

Dina Scherrer, elle, œuvre pour une société apaisée, où le grand ne domine pas le petit, ou le lion ne dévore par le chat, ou chacun vit à côté de l’autre et même face à face, sans peur. Une société avec plein de différences mais qui toutes coexistent ensemble comme les couleurs de l’arc-en-ciel. Son bréviaire de la société donne les clés pour vivre dans une ambiance harmonieuse si chacun y met du sien. Rien de béni-oui-oui, que l’intelligence, un hymne à la vie en communauté ouverte. On a tout à apprendre de l’autre, tout à prendre. Si l’on ne se mélange pas, on risque la consanguinité.

Le livre de Dina Scherrer c’est le mode d’emploi pour regarder l’autre sans le juger. Elle remet les pendules à l’heure. Beaucoup disent que les parents doivent tout faire, tout transmettre. Pas obligé. Au professeur qui s’est permis de violer le fils de sa femme avant d’aller parader dans les amphithéâtre et à la télévision, je préfère un éboueur qui respecte les enfants du voisins comme les siens ou ceux de sa femme d’un autre mariage, disait-on pour être plus clair. Le livre de Dina Scherrer nous rappelle que sans un professeur attentionné, Albert Camus serait peut-être devenu tonnelier et que sans Sir Ferguson, C. Ronaldo aurait peut être fini en Promotion d’honneur ou à Arsenal, ce garage pour éternels espoirs.

Ni roman, ni essai, mais opuscule avec plein d’entrées pour décoder ce qu’il faut faire pour voir l’autre, casser la vitre, entendre et pas seulement écouter, voir et ne pas regarder. Tout un art, un don de soi. Pour garder le monde à bonne température. «L’homme nait bon, c’est la société qui le corrompt» a dit Rousseau. Dina Scherrer c’est plutôt : L’homme est corrompu ? C’est à la société de le rendre bon.


-La magie de la bienveillance. Dina Scherrer. Préface André Grégoire. Leduc, 176 p., 16 €

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