Les moins de vingt ans et plus ne peuvent pas comprendre. Michel Jazy incarnait les années 1960, la décennie gaullienne celle de la renaissance, de tous les espoirs.
La France le soir regardait Sport-Dimanche où l'on retrouvait Roger Couderc.
On aimait alors Jazy, Kopa, Anquetil, Bambuck, Killy, les soeurs Goitschel, Périllat, Maurice Trintignant, Kiki Caron, les trois Alain: Calmat, Gottvallès et Mosconi... Raymond Souplex, Gabin, Ventura, Delon, Belmondo...
Et aussi R. Altig, Van Looy... On aimait sans frontières. On n'avait pas besoin des technocrates européens cachés dans les bureaux afin de mieux nous assommer avec leurs incompétences.
Et également Michel Bernard (1931-2019) qui était le Poulidor de Jazy,l ui, dans le rôle d'Anquetil.
Jazy n'a jamais étalé sa vie.
Pourtant, il a reçu des coups de trique.
Il disait qu'il fallait en baver pour courir comme lui. Il allait toujours au bout de lui-même. Il se faisait mal. Une école de la souffrance. Rien n'a voir avec le masochisme.
Complément d'enquêtes peut farfouiller, ils ne trouveront rien !
Pas de casseroles.
Une éthique.
Sur le maillot de Jazy, il y avait France et rien d'autres. Ou alors l'écusson de son club.
Pas de sponsors, pas de communication. Pas de followers. Que des admirateurs.
Oui, c'était mieux avant. Qu'on me prouve le contraire.
A part, les progrès de la médecine, tout était mieux avant.
La preuve ? On était jeune !
Il faut songer à Clint Eastwood: "Ne jamais laisser entrer le vieux en nous".
Quand Michel Jazy n'a pas pu gagner la médaille d'or aux J.O. il a été pris en photo par Raymond Depardon. On voit Jazy, seul, au milieu des barrières. Déçu n'avoir pas pu réaliser son rêve. N'empêche champion il était, et le restera.
Le palmarès ne fait pas tout. La classe ne s'apprend pas.
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