Vainqueur de la Coupe du monde 1978 contre les Pays-Bas, le sélectionneur César Luis Luis était un entraîneur mythique.
C'est un artiste de très haut niveau. Il était au football ce que furent au théâtre Vilar et Vitez.
Il était d'une intelligence foudroyante. Il parlait merveilleusement de sa passion.
Il connaissait tout du football qui n'avait absolument aucun secret pour lui.
Il ne voulait pas que ses équipes cherchent la beauté à tout prix certain qu'elle ne vient que lorsqu'on se contente de jouer le mieux possible. La beauté du football n'est pas un but, c'est un résultat.
Il savait, comme Pasolini, que le football était de la haute poésie.
D'aucuns lui ont reproché d'avoir offert le trophée mondial à la dictature de la junte militaire.
Au contraire, il a démontré que son football incarnait la liberté dans un pays étouffé par la politique néfaste aux droits de l'Homme.
Son équipe de 1978 comprenait le gardien Fillol, les défenseurs Passarella, Tarantini, le milieu Ardiles et les attaquants Kempes et Luque.
Il disait que les résultats ne suffisaient pas. Il fallait aussi que le style de son équipe sollicite la mémoire poétique du public.
Il a souvent fait les bons choix en équipe nationale. Cependant il n'a pas voulu prendre le jeune Maradona dans l'équipe d'Argentine qui allait devenir championne du monde. Quel dommage !
Pour se rattraper, il prit les commandes de l'équipe d'Argentine des moins de 20 ans... ou se trouvait Maradona. Le pays de Jorge Luis Borges remporta le trophée mondial 1979 contre l'URSS. Maradona prouva à Menotti qu'il aurait mérité d'avoir à son palmarès la Coupe du monde 1978
Carlos Bilardo reprendra la sélection argentine avec cette fois, Maradona. Tous les deux devinrent champion du Monde 1986. Bilardo était adepte un football plus musclé, plus terre à terre, comptant sur Maradona qui était l'assurance du soleil par tous les temps.
Maradona devrait avoir à son palmarès la Coupe du monde 78 et celle de 1986, plus celle des moins de 20 ans, en 1979. Si on compte la finale perdue de la WC 1990 volée par l'Allemagne, Maradona serait alors, niveau trophée mondial, au-dessus de Pelé.
Nota Bene: la disparition de Maître Menotti n'est pas en Une de L'Equipe de lundi 6 mai 2024. C'est comme si Le Monde n'avait pas mis De Gaulle en Une le jour de sa mort. Evidente explication: 1978 c'est loin, les jeunes ne le connaissent pas. Comme si les jeunes achetaient L'Equipe ! Et après on se plaint que les anciens ne sont plus respectés.